03/12/2018

• Histoire d'herboriste

Comme certain.e.s le savent ici, depuis août j'ai repris mes études pour apprendre le métier d'herboriste. C'est laborieux et ça demande du boulot. Mais j'ai réalisé aujourd'hui que le métier rentrait finalement.
Un ami est venu me demander conseil pour un enfant qui a du mal à trouver le sommeil le soir, et qui fait un peu la misère à sa mère au moment du coucher. Sans réfléchir bien longtemps, j'ai su quelles plantes conseiller, avec en tête que le patient était un enfant de 8 ans et pas un adulte, que le goût devait être agréable pour un enfant, etc...

C'est donc une petite fierté. Et j'ai envie de vous raconter aujourd'hui pourquoi j'ai choisi ce métier, ou du moins cette orientation.

Depuis quelques années, je réalise que tout est faisable soi-même, qu'on peut créer un tas de choses, et prendre en main notre quotidien. Je me suis donc dit que j'allais m'essayer au potager pour faire pousser ma nourriture (ambitieuse la fille). J'ai donc planté et semé et observé et goûté. Et ce qui m'a le plus plu, c'était le coin de plantes médicinales. J'adorais et j'adore l'idée d'avoir au pas de ma porte une petite pharmacie naturelle, des plantes que je peux incorporer dans ma nourriture pour en faire des plats qui prennent soin de moi et de ceux à qui il m'arrive de cuisiner, ou que je prends soin de faire infuser dans ma tisanière, regardant les plantes évoluer dans l'eau et libérer leur couleur et leurs propriétés. J'ai aujourd'hui dans mon jardin de la sauge, de l'hysope, de l'origan, de la lavande, de la consoude, des menthes, de la mélisse, des framboisiers, de la bourrache et j'en oublie surement. C'est un jeu d'enfants, tant qu'on a un petit bout de terre pour faire pousser tout ça.

J'ai donc décidé l'année dernière de chercher une formation pour apprendre à reconnaître et utiliser les plantes, dont les plantes sauvages; parce que c'était bien beau d'avoir mes petites plantes devant la maison, il faut savoir que les plantes sauvages sont plus efficaces d'un point de vue médicinal que les plantes cultivées. Et je trouvais important d'acquérir ce savoir, à une époque où on ne sait pas trop ce que l'avenir nous réserve. Alors à l'attaque, j'ai cherché des formations et suis tombée sous le charme de celle proposée par Cap Santé, dans le Finistère. Le Finistère, l'amour quoi. J'aime ce coin de Bretagne tellement fort, alors j'ai envoyé mon dossier d'inscription.

C'est donc en août que j'ai déboulé à Plounéour-Ménez, toute stressée de rencontrer des inconnus, de commencer cette nouvelle vie qui colle à mes aspirations (c'est intimidant de choisir franchement une voie qui nous plait). J'y ai avec surprise retrouvé une copine, et m'en suis finalement fait encore d'autres. La formation se fait à distance, avec quelques rassemblements, dont celui de la rentrée en août. Un compromis parfait pour l'ermite que je suis, et pour concilier travail et études.
Ça fait donc quelques mois que j'apprends un tas de choses sur l'anatomie humaine, sur la botanique, la chimie et la biochimie, sur l'histoire de l'herboristerie, et sur les propriétés de plantes.

Ce métier d'herboriste, on a tous choisi de l'étudier pour diverses raisons, certains pour pouvoir prendre soin de leur entourage et d'eux-mêmes, d'autres pour pouvoir l'enseigner à leur tour, d'autres pour en faire un métier de soin, d'autres pour compléter des formations, etc... Mais on l'a tous choisi en sachant qu'en France le métier d'herboriste n'est pas légal. Pétain, qui a fait que la nantaise que je suis ne peux pas officiellement s'affirmer bretonne, a également fait que je ne peux pas exercer le métier d'herboriste légalement. Seuls les pharmaciens diplômés peuvent prétendre au titre d'herboriste, après une formation apparemment pas très complète sur les plantes... Absurdité toujours... Mais mon école et d'autres écoles se battent pour le retour du métier. C'est donc un combat contre les lobbys pharma et les grands labos. Malgré ce tableau peu motivant, les promos d'apprentis herboristes se remplissent tous les ans, et ça n'est pas prêt de s'arrêter. L'herboristerie est bien vivante, même si l'Etat ne l'autorise pas. Et c'est beau ! L'exemple de cet ami qui me demandait conseil ce soir en est un exemple vivant.

Alors à vos potions ! Et n'oubliez pas, les plantes sont des outils fabuleux au quotidien, et accessibles ! (et si vous êtes perdus et ne savez pas par où commencer, n'hésitez pas à m'écrire si vous avez des questions, j'y répondrai au mieux).



le curcuma et le thym, ou la tentative de lutte contre un gros gros rhume



les récoltes de l'été : la lavande aspic, le millepertuis perforé, la verveine citronnée, et les petits pots de feuilles de vigne mis à fermenter en saumure


l'achillée millefeuille, pour une digestion toute douce et pour apaiser les règles douloureuses


la lavande du jardin en sirop pour accompagner l'hiver

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