09/06/2015

• Fabriquer son quotidien

J'ai pensé à cet article il y a quelques semaines pendant un voyage en train (encore le train, ces voyages ça fait réfléchir).

En plein trajet, je lisais Taproot Magazine. Ce magazine américain présente un mode de vie plus lent que ce qu'on a l'habitude de connaître, plus conscient et attentionné des choses du quotidien, léger et très créatif. C'est plein de douceur et de poésie. Je me suis mise à penser à toutes ces choses du quotidien que les lecteurs et auteurs du magazine, et beaucoup d'autres personnes dans le monde font eux-mêmes, et à ce que ça peut représenter pour eux, au delà de l'aspect pratique.




Je parlerai ici de mon expérience, puisque depuis plusieurs mois, je fais mes yaourts, mon pain, des gâteaux, des petits plats, quelques cosmétiques, et depuis des années je tricote mes pulls et autres choses qui peuvent se tricoter. Et j'adore faire ça. C'est super créatif et tellement agréable d'utiliser/manger/porter ce qu'on fait. Mais au delà de ça, créer tous ces trucs me rend vachement plus heureuse que le simple fait de me faire à manger ou faire des vêtements. Alors j'ai cherché à comprendre pourquoi. Voila les raisons principales.

Première raison :
cette année, j'avais un mémoire à écrire. Alors tout ce qui pouvait ne pas concerner ce fichu mémoire me paraissait génial. Procrastiner en cuisinant et en tricotant c'est fabuleux !

Deuxième raison, et celle pour laquelle je me suis vraiment investie dans tout ça :
je voulais savoir ce que je consomme tous les jours. Marre d'acheter des choses avec des listes d'ingrédients infinis (le pot de yaourt avec une liste longue comme le bras, c'est fini!), et une santé un peu en mousse me réclamait de faire un peu attention. 

Troisième raison et une de celles qui nous intéressent ici : 
créer ce qu'on consomme c'est prendre le temps et ralentir. On a l'habitude de tout faire à toute vitesse pour gagner du temps. Pourtant on sait très bien que quand on fait les choses vite on les fait moins bien que si on y mettait un peu plus de temps et de soin. Et quand on crée, ont est focalisés sur le présent. On crée pour se nourrir, pour s'habiller, etc. Mais au delà de ça, l'acte de créer marque la présence. On crée ici et maintenant. Tout comme le yoga ou la méditation, la création ancre dans le présent. Elle peut être méditative par sa simplicité, parfois aussi par la répétition qu'elle impose.
En ralentissant pour faire tout ça, j'ai pris goût pour ces rituels et moments simples de création. On en vient donc à la suite...

Quatrième et dernière raison: 
j'ai réalisé que créer soi-même les choses du quotidien c'est avoir du recul. En faisant ça on repense les plus petites choses qui paraissent sans intérêt quand on les achète, et on met un pied en dehors d'un système qui nous encourage à consommer beaucoup trop. Tout est parti de la couture et du tricot. Je me suis dit que je savais faire des trucs que d'autres gens achèteraient. Alors je me suis demandé ce que je pourrai faire d'autre moi-même. Et j'ai réalisé que c'était super vaste finalement. Quand j'achetais mon pain, je l'appréciais, je le mangeais vite. Mais sans m'émouvoir, on s'en doute. Maintenant que je fais mon levain et mon pain, tout est l'objet d'un processus vraiment passionnant. J'observe mon levain qui bulle, je le nourris régulièrement, je pétris mon pain, je le regarde cuire. Je prends un soin immense à tout faire pour ne pas me louper. Et c'est tellement agréable. 
Créer ce qu'on consomme ça rend conscient de choses simples, et ça m'a rendu vraiment reconnaissante pour tout ce que je crée, le temps que j'y passe. Je ne suis pas en train de faire une ode à moi-même, mais je défends le fait de créer pour apprécier les moments seuls avec soi-même à créer des choses dont on sera fiers, qu'ils soient réussis ou pas. (même un peu loupé, un pain maison est souvent bon quand-même, toujours meilleur quand on l'a fait). Efficace pour se réconcilier avec soi-même !


La prochaine étape c'est la nourriture fermentée (déjà commencée, et qui sera sans aucun doute l'objet d'un article). Puis le filage de la laine, la teinture par les plantes, et puis j'aimerai aussi apprendre la sculpture sur bois un jour. La liste va s'allonger, et c'est assez fou d'imaginer tout ce qu'on peut apprendre à faire soi-même, et chercher dans son entourage des personnes qui voudraient bien transmettre leur savoir. Chaque chose que je crée, je l'apprends par ma famille, par des amis, par des blogueurs/euses. La transmission est aussi une partie passionnante de la création :)


du tricot



j'apprends à broder, c'est tout simple et ça relaxe pas mal :)


des yaourts - j'ai trouvé plein de recette pour en faire
sans yaourtière. A vos yaourts !


tellement simple à faire ! 


du pain maison

le tricot est toujours dans le coin


3 comments:

  1. Tu fais rêver ! ♡♡♡

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    1. merci ma Alicette :D je suis en pleine découverte de choses qui me plaisent bien ! ça me fait rêver moi-même

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  2. Tu fais rêver ! ♡♡♡

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